F.A.Q.

Foire Aux Questions

Cette Foire Aux Questions est composée de questions réelles qui m’ont été posées plus d’une fois, par email, lors d’interviews, ou lors de visites scolaires.

Sur l’écriture

Q. Où trouvez-vous vos idées?

Dans ma tête.

Q. Oui, OK, mais elles viennent d’où?

J’essaie à chaque fois de leur demander, mais c’est des menteuses à qui il ne faut pas faire confiance. Elles disent ‘l’actualité’, ‘les gens que tu rencontrent’, ‘les livres que tu lis’, mais bon, comment les croire? De toute façon, c’est sans importance, il y en a des bonnes et des mauvaises, des toutes cuites et des à peine ébauchées, et c’est le travail qui vient après qui est essentiel.

Q. Combien de temps vous faut-il pour écrire un livre?

Non seulement ça dépend complètement d’un livre à l’autre, mais ça n’a en plus pas grand-chose à voir avec la longueur. Mon premier vrai gros roman, qui n’a jamais été publié, fait plus de 300 pages A4 et a été écrit en deux mois. La pouilleuse, qui fait à peine 70 pages A4, a été écrit sur un an, en trois fois – trois moments d’écriture très courts, mais espacés de plusieurs mois. En général, le début s’écrit très vite. Ensuite (à peu près au tiers) je heurte un ‘mur’ fortement agaçant contre lequel nombre des candidats s’écrabouillent et restent à jamais dans mes tiroirs. Ceux qui survivent et continuent à se faire écrire sont les grands winners. Il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Mais tant mieux, car ceux qui échouent, c’est certainement pour une bonne raison.

Q. Combien de temps écrivez-vous par jour?

Je suis quelqu’un de très occupé, car j’ai un compte facebook, trois messageries, trois blogs, et puis aussi un job à temps plein, des visites d’école à faire et un petit copain à continuer de convaincre que je suis la marrade incarnée et la fille de ses rêves. Donc la plupart des jours, j’écris zéro secondes. Quand je dis ‘la plupart’, c’est vraiment ‘la très vaste majorité des jours’. Mais une fois de temps en temps, je passe des semaines à écrire deux, trois, quatre, cinq heures par jour. C’est donc fragmentaire et irrégulier.

Q. Combien on gagne quand on est écrivain?

A peu près de quoi payer le coût annuel d’un site internet, hébergement et nom de domaine inclus. Ergo, rentabilisation maximale en la personne de cette FAQ. Non, je plaisante. Enfin, pas tant que ça.

Sérieusement: on gagne d’abord, quand on arrive à ‘vendre’ un livre à un éditeur, ce qu’on appelle une avance sur droits, c’est-à-dire une somme d’argent fixe qui symbolise l’achat de ce livre. Cette avance peut être de 0€ (enfin, elle ne devrait pas, mais ça arrive) comme elle peut être de milliers, voire de centaines de milliers d’euros si t’es déjà célèbre pour avoir fait quelque chose de ta vie ou, à défaut, pour avoir partagé la couche de quelqu’un qui a fait quelque chose de sa vie.

Cette avance, tu l’as, elle est à toi, tu peux la dépenser en DVD de toutes les saisons de Friends, mais tu n’auras pas plus que ça si jamais les droits accumulés sur les ventes de ton livre ne la dépassent pas. Les droits, c’est un pourcentage du prix hors taxe du livre. S’il n’y a qu’un auteur, ils sont en général entre 7 et 10% de ce prix, c’est-à-dire que si le livre est à 10€ hors taxe, tu gagnes de 70centimes à 1 euro sur la vente de chaque livre. Imagine, donc, que tu as eu une avance de 1000€. Si à la fin de l’an 1 de la publication du livre, ton livre n’a été vendu qu’à 1000 exemplaires, il ne te rapporte en droits d’auteur que 1000€. Or, ton avance est soustraite à tes droits donc tu gagnes 1000€ – 1000€ = 0€, c’est-à-dire auteur tout tristounet. Si davantage d’exemplaires ont été écoulés, l’auteur est tout content car il pourra se payer une petite bouillotte où on casse la pièce à l’intérieur pour se faire chaud aux mains parce qu’il n’a pas pu payer le chauffage depuis un an (mais il a pu regarder Friends).

L’auteur peut se faire de l’argent de poche en faisant des visites d’école, qui, grâce à la Charte des Auteurs et Illustrateurs Jeunesse, doivent être rémunérées à un taux fixe: à peu près 400€ la journée.

En général, les auteurs ne sont pas riches du tout. Très peu d’auteurs, proportionnellement, vivent entièrement de leur plume (sans dépendre d’un conjoint au moins en partie ou temporairement) et avec un salaire décent (dans la moyenne nationale des salaires). Ce n’est donc pas la peine de kidnapper leurs enfants ou leur canari dans l’espoir d’une rançon.

Q. Quel est votre préféré parmi vos livres?

C’est une question difficile, parce qu’on peut aimer l’un de ses livres pour au moins trois raisons différentes: 1) parce qu’on a aimé l’écrire, 2) parce qu’on aime le résultat, et 3) parce que les gens l’aiment. Ces trois raisons ne sont pas forcément toujours réunies. Je n’ai pas beaucoup aimé écrire La pouilleuse, mais je suis assez satisfaite du résultat et il a rencontré un succès modeste. J’ai adoré écrire La plume de Marie, et je suis assez contente du résultat, mais il n’a pas marché du tout. Etc. L’idéal, c’est les trois réunis. Ca n’arrive que rarement – pour moi, c’est plutôt mes Sesame Seade, La louve et Les petites reines. Donc on pourrait dire que ceux-là sont peut-être mes préférés. Mais c’est sujet à changement.

Q. Quels conseils donneriez-vous à un écrivain en herbe?

1) FINIS ce que tu commences. Oui, je sais que je viens de dire que je ne finis pas les trois quarts des trucs que je commence. Mais j’en finis certains. FINIS. Quoi qu’il t’en coûte, FINIS d’écrire quelque chose. Ecris le mot ‘fin’, comme dit le père Proust. Dis-toi que tant que tu n’as encore rien fini, tu n’es pas un écrivain.

2) Une fois que tu es un écrivain et que tu as FINI le roman numéro 1, accepte qu’il n’est pas l’oeuvre de ta vie, qu’il n’a rien à voir avec ce que tu voulais qu’il soit et qu’il mérite sans doute d’aller à la poubelle dire bonjour aux épluchures. Cependant, au cas où il serait quand même un peu bon (on ne sait jamais) passe encore deux ou trois mois à le corriger, à le relire, à en jeter d’énormes tranches à la poubelle. Envoie-le à tous les éditeurs de la terre qui publient dans ta langue.

3) Une fois qu’il a été rejeté par tous les éditeurs de la terre, pleure un bon coup mais sache que tu es soutenu par tous les autres écrivains du monde qui ont aussi pleuré leur premier roman. Range le livre dans tes tiroirs, ce sera toujours ton préféré (le mien s’appelle Le fils du président et je l’aime de tout mon coeur brûlant même si je suis la seule dans ce cas) et commences-en un autre.

4) Finis le deuxième. Regarde comme il est mieux. Mais pas aussi bien que le troisième. Etc.

Q. Ecrivez-vous ‘pour’ une personne en particulier? Comment on se met dans la tête d’un enfant/ adolescent?

Oui, j’écris ‘pour’ les enfants ou les ados – je n’ai aucun problème à assumer le fait que j’envisage tout à fait mon lectorat en écrivant. J’ai tendance à ne pas croire, ou à trouver très suspects, les auteur/es qui disent qu’elles/ils écrivent ‘pour elles-mêmes/ eux-mêmes’, sans penser à d’autres lecteurs. Déjà, je trouve que ce genre d’assertions sonne comme s’il était ‘limité’ ou problématique de penser à un lectorat en particulier. Les pédiatres ne trouvent pas problématique de se ‘limiter’ aux enfants. Deuxièmement, je pense qu’il est assez malhonnête dans le paysage éditorial de nos jours d’affirmer qu’on n’a aucune idée de ses lecteurs quand on écrit. On est dans un monde où les catégories de lecteurs sont clairement définies, que ça nous plaise ou non.
Ca ne veut pas dire que je n’imagine pas d’autres lecteurs pour mes livres. Ma première lectrice est toujours ma mère, et son appréciation reste émotionnellement la plus importante pour moi. Et je suis ravie quand mes livres sont lus par des ‘adultes’, mais pas parce qu’ils gagnent en ‘légitimité’ – simplement parce que ça fait plus de lecteurs…!
Je ne pense pas, par contre, qu’on se ‘mette dans la tête’ d’un enfant ou d’un ado quand on écrit pour cette tranche d’âge – pas plus qu’on se met dans la tête d’un adulte quand on écrit pour les adultes! Tous les enfants, tous les ados sont différents. Par contre, on explore des problématiques, des thèmes, des images, des questions qui sont peut-être plus pressants à ce moment-là de la vie. Et si on a une sensibilité particulière qui fait qu’on les aborde de manière qui coïncide avec les besoins de l’édition jeunesse… eh ben on a un livre pour la jeunesse.

Q. D’où venez-vous et quel a été votre parcours?

J’ai eu une enfance parisienne heureuse, en compagnie de parents ingénieurs de formation mais complètement rats de bibliothèque. J’ai demandé une petite soeur à toutes les étoiles filantes jusqu’à ce qu’elle arrive enfin quand j’avais 6 ans. Je n’ai eu à surmonter aucun obstacle majeur dans ma vie jusqu’à l’adolescence et j’ai été constamment motivée, choyée et encouragée à écrire par ma famille, mes professeurs et mes amis. Etant donné cette situation confortable, j’ai sauté deux classes et je me suis retrouvée à neuf ans dans la jungle du collège Montaigne, dans le sixième arrondissement, avec des tresses à la Fifi Brindacier, des salopettes et des cartables méga-ringards.

Je n’ai jamais été heureuse au collège et au lycée, mais je suis tombée amoureuse d’Harry Potter qui m’a aidé à ne pas faire de crise d’adolescence majeure. J’ai fait mon lycée à Henri-IV, et postulé pour Cambridge lors de ma terminale L, car j’étais assez malheureuse dans le système français et que j’étais intéressée par les enfants et l’éducation. Après une infâme année de prépa littéraire, je suis partie pour Cambridge où j’ai fait ma licence en Education & Lettres, mon master et mon doctorat en Littérature Jeunesse, puis un post-doc, et ensuite j’ai eu un poste de Lecturer (équivalent maitre de conférences) dans la faculté d’éducation de l’université de York, en janvier 2016.

Entretemps, ça faisait déjà des années que j’envoyais des textes à des éditeurs, sans succès, jusqu’à 2009 où les éditions Talents Hauts ont accepté mes deux premiers textes pour enfants.

Sur La pouilleuse

Q.: Comment vous est venue cette idée? La pouilleuse est-il inspiré d’un fait réel?

Oui et non. L’idée a peut-être été déclenchée par le fait divers sordide du ‘gang des barbares’, mais les idées en tant que telles tournaient dans ma tête depuis un certain temps. Quand j’étais au lycée dans ce qu’on appelle les ‘beaux quartiers’ de Paris, j’entendais souvent le genre de discussions que je rapporte, parfois quasi inchangées, dans La pouilleuse: des discussions qui témoignaient d’un préjugé de classe et d’un racisme latents, mais pas agressifs en tant que tels – simplement intégrés au tissu idéologique de la vie de tous les jours pour moi et pour les autres lycéens. C’est seulement en prépa que ce genre de discours a commencé à me frapper, à m’interpeler: c’est là que je me suis aperçue qu’il n’y avait que quelques pas à franchir entre des préjugés et des actes. Le ‘gang des barbares’, qui a agi (en partie) en fonction de préjugés antisémites, a peut-être été un catalyseur pour La pouilleuse: il m’a semblé qu’il n’y avait aucune raison pour que ce genre de fait divers n’arrive pas dans les ‘beaux quartiers’.

Q. Vous êtes-vous mis des limites en écrivant ce livre? Jusqu’où peut-on aller dans la violence?

Oui, je me suis mis des limites en écrivant ce livre, mais pour des raisons littéraires et non morales. Ou plutôt, j’ai une conception de la littérature qui est une sorte de synthèse entre le littéraire et la morale: j’appelle cela l’écriture éthique. Une écriture éthique, c’est une écriture qui ne cède pas à la facilité dans la présentation de thèmes potentiellement racoleurs (sexe, violence en particulier): c’est-à-dire une écriture qui rend difficile pour le lecteur de se placer dans une position complaisante, de voyeurisme, ou d’attraction par rapport à cette violence.

Il y a beaucoup de livres pour adolescents qui me déplaisent profondément parce qu’ils font semblant de condamner une violence qu’ils rendent en réalité ardemment attirante. Par exemple, Hunger Games, qui sous prétexte de dénoncer une société dystopique et à la dérive nous délecte du spectacle de la mort d’enfants et d’adolescents et nous fait vite oublier la mort des personnages secondaires pour mieux mettre en exergue celles de ceux qui ‘comptent’ vraiment. Autre exemple, Twilight, qui glorifie et rend glamour le suicide, la violence conjugale, et j’en passe et des meilleures.

La pouilleuse (je l’espère!) ne rentre pas dans cette culture de la violence comme ‘show’. L’intrigue et le point de vue narratif ont été pensés pour que le lecteur soit potentiellement hypnotisé mais aussi extrêmement mal à l’aise par rapport aux événements décrits. Une ellipse temporelle, très importante dans la scénographie du roman, garantit l’escamotage du passage le plus graphiquement violent: tout se passe donc, a priori, dans l’imagination.

Pour moi, une écriture éthique de la violence est absolument possible, mais elle doit exiger du lecteur une participation entière à sa représentation: elle doit s’adresser au lecteur comme complice d’un malaise, surtout pas divertir, voire amuser, un spectateur conçu comme détaché de l’acte de violence.

Q. La pouilleuse est-il vraiment un livre pour adolescents? A partir de quel âge?

Je n’en sais rien – pas plus que si on me demandait ‘A partir de quel âge peut-on porter un T-shirt de taille 38?’. Si je me réfère à ma propre expérience, je serais bien en peine de répondre à cette question. A 14 ans, je lisais Lolita sans problème, mais par contre L’éclipse de Robert Cormier (un livre pour adolescents) m’avait profondément choquée. Impossible de regarder Orange Mécanique, par contre j’avais déjà revu dix fois Shining. Et il y a un J’aime Lire que je n’ai jamais fini parce qu’au chapitre 2 le héros se fait… vacciner! Comment prévoir ce qui va se passer dans la tête d’un lecteur de 7, 9, 13, 14, 19 ans? Vous savez, vous, comment va réagir votre oncle de 49 ans à la lecture des Bienveillantes?

Tout livre est un risque. Comme dit ce cher Jean-Paul S., tant que le bouquin est posé sur la table, il n’a rien à voir avec moi: mais ça y est, je le prends, je l’ouvre, et (attention hyperbole sartrienne numéro 9405335) voilà que l’auteur et moi portons la responsabilité du monde sur nos épaules. Les questions d’âge n’ont rien à voir avec ça. Le cousin de 9 ans de mon amie a lu La pouilleuse et il n’est pas en psychothérapie, alors que plusieurs de mes proches (adultes) ont eu du mal à s’en remettre.

Les enfants et les ados ne sont pas plus idiots que les adultes: si un livre les choque jusqu’à la moelle, s’il est douloureux, s’il est trop dur, s’il n’est pas-pour-maintenant, ils ne vont pas se forcer à le lire, surtout maintenant que l’iPad brille sur un coin de table. S’ils le lisent, c’est qu’ils en sont capables. S’ils en sont capables, et qu’ils le finissent, c’est que c’est important pour eux, quelque part, peut-être sans qu’ils s’en aperçoivent, de lire ce livre.

Q. La littérature jeunesse n’est-elle pas plutôt faite pour amuser? Pourquoi écrire des livres aussi sombres? 

C’est vrai qu’en regardant ma bibliographie, c’est pas la marrade généralisée, à part mes Petites filles top-modèles et ma série des Sesame Seade. [NOTE: ceci a été écrit en 2012] Mais déjà, explication numéro 1 qui n’est peut-être pas celle que vous attendez: j’ai écrit plein de trucs marrants ou aventureux, mais… ils ne trouvent pas preneur! Donc soit je suis nulle en rigolade et forte en trucs qui font réfléchir à des choses graves de l’existence (quiconque qui me connaît personnellement a officiellement le droit de hurler de rire en lisant ces mots), soit il y a un véritable appel d’air dans l’édition jeunesse pour des livres durs, des livres forts, des livres avec une portée sociopolitique ouvertement déclarée.

J’ai dit quelque part que je préfère un livre controversé à un livre insignifiant. Les rayons de littérature jeunesse sont pleins comme des oeufs. Une bonne grosse vaste majorité de la production concerne les lapins, les pirates et les princesses. Je n’ai rien contre les premiers, qui sont très bons en ragoût, ni contre les deuxièmes, surtout quand ils ressemblent à Johnny Depp, ni contre les troisièmes, qui photographiées à vingt kilomètres de distance les roberts à l’air préservent des milliers d’emplois dans la presse people. Toutefois, cependant et néanmoins, il reste une petite place sur les rayons pour les livres intelligents et de qualité, qui se divisent en deux catégories: 1) drôles et spirituels, 2) sombres et sérieux. Petite, j’avoue, je préférais les premiers, et je considère que mes Sesame Seade en font partie. C’est un peu au hasard des envois et des écritures que je me retrouve plutôt occupée à défendre mon entrée dans la deuxième catégorie.

Sur Les petites reines

Q. D’où est venue l’idée des Petites reines?

Très franchement, je ne me souviens plus. Je me souviens simplement qu’après La pouilleuse et Comme des images, je voulais écrire quelque chose de plus drôle et léger, et qui se passe en province. Mais je ne sais plus comment j’ai eu l’idée du road-trip, des boudins etc.

Q. Quels messages avez-vous voulu faire passer sur l’apparence/ les médias/ les réseaux sociaux…?

Je préfère dire que la réponse est dans le livre… je peux dire quelques banalités, comme: l’apparence est une question très importante et difficile à l’adolescence, les médias ont énormément de pouvoir et je suis moi-même accro aux réseaux sociaux. Mais en réalité, pour plus de nuance (j’espère), il faut lire le livre parce que tout l’intérêt de ces questions et thèmes, c’est de les voir en situation.

Q. L’humour est-elle une bonne arme pour traiter de ces thèmes?/ D’où vient l’humour du livre?

L’humour est une arme mais pas la seule arme. Avec La pouilleuse et Comme des images, j’étais dans un ton plus sérieux mais qui correspondait à l’histoire. Mais l’humour offre beaucoup de possibilités car on évite de tomber dans le pathos; on garde ces thèmes difficiles à distance. Cela dit, j’ai dû un peu réduire la marrade entre la version 1 et la version 2, car Tibo, mon éditeur, voulait qu’on ajoute un peu de sensibilité. Le risque de l’humour, c’est toujours de se perdre justement dans la distance; il faut parfois se rapprocher un peu plus des thèmes au coeur de l’histoire.
L’humour du livre vient principalement de mes propres lectures d’enfance, d’adolescence et de maintenant, et aussi de ma famille, dans laquelle on rigole beaucoup.

Q. Est-ce que vous adorez le boudin, le crottin de Chavignol et le vélo?

Je déteste le boudin noir, c’est l’une des rares choses que je ne peux absolument pas manger – ça me dégoûte. J’adore à peu près toutes les autres nourritures mentionnées dans le roman. Le crottin de Chavignol n’est pas mon fromage préféré-préféré, mais j’adore ça. Le vélo, non, je ne suis pas du tout fan. J’en fais quand c’est absolument nécessaire. Et non, je n’ai jamais fait de road-trip à vélo. Désolée…

Q. Est-ce qu’il va y avoir une suite?

Réponse longue ici. Pour faire court: non… Le livre, je pense, pour le moment, se suffit à lui-même.

Q. Quels autres livres peut-on lire si on a aimé Les petites reines?

Ceux qui me viennent à l’esprit sont: Miss Charity, Oh! Boy, Babysitter Blues, et les Nils Hazard de Marie-Aude Murail; Le journal intime de Georgia Nicolson, de Louise Rennison; les Alibi de Susie Morgenstern; Les enfants Tillerman de Cynthia Voight; La drôle de vie de Bibow Bradley d’Axl Cendres; La fée carabine (et autres) de Daniel Pennac.

Q. Pourquoi les prénoms de Mireille/ Joël, Noël et Citroën/ Quentin Meillassoux/ Babyboule?

Mireille, tout simplement parce que c’est un prénom que j’aime bien et qui fait pétillant et décalé. Joël, Noël et Citroën sont un petit clin d’oeil au livre de Boris Vian L’arrache-coeur. Quentin Meillassoux existe vraiment! C’est un philosophe français contemporain. Babyboule, je ne me souviens plus d’où est venue l’idée.

12 thoughts on “F.A.Q.

  1. une suite prévue pour les petites reines,
    depuis que je l ai lu il fait partit de mes livres préférés.

    • Chère Louise,
      Merci beaucoup pour ce commentaire! Aïe, malheureusement… pas pour l’instant 🙂 je ne pense pas que ce soit le genre de livre auquel on donne une suite. Mais ne jamais dire jamais…
      amitiés

      Clémentine

  2. Je viens de lire presque tout votre site (sauf les articles, je demande un délai) et je rajoute un deuxième mail car je trouve que :
    – vous êtes aussi drôle sur votre site que dans “Les Petites Reines”
    – vous savez bigrement bien tourner les phrases
    – j’ai un retard considérable à rattraper pour lire tous vos autres livres
    – je trouve que j’ai beaucoup de chance d’avoir tout ce retard, ça me fait des heures de découverte et de bonheurs devant moi.
    Cordialement,
    Nicolas Brasart

  3. Bonjour,

    Pourriez-vous m’aider, je viens de finir “Songe à la douceur” et je l’ai choisi pour un travail à rendre au collège (je suis en 3ème). Et j’ai besoin de renseignements sur ce que vous viviez pendant la genèse de cette oeuvre

    Merci, bonne fêtes à vous

    • Hello! merci d’avoir choisi Songe à la douceur pour ton travail. Ce que je vivais, mais dans quel sens? je vivais ma vie très tranquille et très banale, comme d’habitude 🙂 écris-moi sur clementinemel arobase hotmail point com si tu as des questions plus spécifiques. A bientôt!

      Clémentine

  4. Bonjour,
    Je viens de finir votre roman “Songe à la douceur” que j’ai beaucoup aimé. C’est atypique, intéressant, doux, jeune, frais, contemporain, musical…
    Mais pourquoi le trouve-t on chez les jeunes seulement ? Je suis une adulte et je le conseillerai à mes amis !
    Bravo pour votre plume, ne restez pas inconnue des plus âgés !

    • Merci beaucoup Sophie! il est disponible ‘en adulte’ en poche aux éditions Points Seuil, donc l’injustice est réparée 😉
      amitiés
      Clémentine

  5. Bonjour Mme Beauvais,

    bonne année et bravo pour vos livres et votre parcours! je suis enseignante d’allemand et de français au Akademisches Gymnasium Wien . Après les vacances de Noel, nous allons commencer à lire “Comme des images” avec mes élèves en FLE (classe de 1ère/Terminale) en vue de préparer une rencontre lors de votre visite au lycée français de Vienne.
    En plus de cela je suis en train de préparer un projet autour du livre “On n’a rien vu venir” avec la traductrice Margret Millischer qui fera probablement un atelier traduction avec ma classe de première et avec une classe d’allemand langue étrangère du lycée français de Vienne. (Tout cela si on a des sous du ministère – sinon pas d’atelier traduction…) On a prévu un blog où les élèves pourront écrire leurs textes – peut-être une 8ième voix?
    Je suis déja impatiente de vous voir à la rencontre au mois de mars en espérant que mes élèves poseront d’autres questions que les FAQ.

    Petit détail: Mon fils ainé était élève en prépa littéraire à Henri IV ,sa femme (Elsa Veret) était en classe avec vous 🙂 ,donc vous voyez un peu mon âge! C’est Elsa qui a offert votre roman “Les petites reines” à ma fille Myriam et l’avons lu avec plaisir et compassion.

    Au plaisir de vous lire

    Gabriele Basty

  6. Bonjour , je viens de lire l’un de vos livre « songe à la douceur » et j’ai beaucoup aimé. J’apprécie énormément votre manière d’écrire et j’aurai une petite question pour vous 🙃pourquoi cette écriture justement et tout vos livres sont-ils comme ça ?

  7. Comment se fait-il que vous êtes la nouvelle traductrice d’un livre de J. K. Rowling mais quelqu’un d’autre (Sam Taylor) a traduit votre livre “Songe à la douceur” en anglais? J’ai l’impression que vous avez écrit vous-même des livres en anglais. “Songe à la douceur” était diffèrent ?
    Sans doute vous avez lu le livre de Pushkin. Dans quelle(s) langue(s) l’avez-vous lu ? Quelle(s) traduction(s) ?
    David

    • En fait je ne me sentais pas du tout d’attaque pour traduire moi-même le livre en anglais: ma langue ‘naturelle’ de traduction est vers le français (je suis 100% français première langue). J’ai en effet traduit les Petites reines et c’était super difficile!
      J’ai lu le livre de Pouchkine en plusieurs traductions en anglais et en français, ainsi qu’en russe (mais avec beaucoup d’aide de la version bilingue, et de difficulté)

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